Le gouvernement espagnol vient d’éteindre son catastrophique projet de loi sur les conditions d’avortement. » Le gouvernement espagnol a finalement fait le choix de rester au 21ème siècle plutôt que de faire reculer le droit des femmes de 30 ans. » explique Marc Tarabella, membre de la Commission égalité des genres et co-organisateur de la marche européenne, en janvier dernier, qui avait réuni plusieurs milliers de citoyens devant l’ambassade espagnole de Bruxelles.
« Pour rappel, le gouvernement conservateur espagnol avait dans un premier temps approuvé un projet de loi qui entravait tellement le droit à l’avortement que celui-ci serait devenu, dans les faits, quasi impossible » explique l’Eurodéputé Tarabella.
« Je me réjouis que le conservatisme le plus extrême ne l’ait pas emporté, des années de lutte en faveur du droit fondamental à l’avortement auraient été balayées » rajoute Marie Arena, coordinatrice pour la Commission de l’égalité des genres au Parlement européen.
Le Parlement européen, sous l’impulsion de sa commission sur l’égalité des genres, avait alors proposé une interpellation officielle au gouvernement espagnol. Le but était de marquer notre désapprobation à l’égard du projet de loi et notre solidarité à toutes les femmes espagnoles qui verraient ainsi leurs droits piétinés. 230 députés européens avaient pris position en ce sens.
Le retrait de ce projet de loi est une victoire non seulement pour toutes les femmes mais aussi pour tous les êtres humains respectueux des droits fondamentaux. C’est aussi le fruit d’une pression de chaque instant de nombreux citoyens, de nombreuses associations et de députés nationaux ou européens : la raison l’a finalement emporté.
« Force est de constater que le droit des femmes est en recul ces dernières années et qu’elles sont finalement les victimes principales de la crise économique et du retour en force des mentalités rétrogrades.
Le repli sur soi et les politiques de rejet qui émergent au niveau européen nous mènent au Moyen Âge et vers une dangereuse régression des libertés individuelles dont les femmes sont plus particulièrement victimes » rajoute encore le chef de délégation PS, un des trop rares hommes dans la commission de l’égalité des genres au Parlement européen.
« On ne badine pas avec les libertés individuelles. Une femme meurt toutes les 9 minutes d’un avortement clandestin; le droit des femmes à disposer de leur corps n’est vraiment pas un luxe mais un droit essentiel !” conclut l’Eurodéputé Marc Tarabella.
Marc Tarabella
député européen, groupe PS