« C’est un jour historique pour la justice internationale », a déclaré jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, suite à l’arrestation en Serbie de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé par la justice internationale de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre lors du conflit en Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995.
Srebrenica
« Cette arrestation marque une étape importante dans notre combat collectif contre l’impunité ainsi que pour le travail du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) », a dit Ban Ki-moon au début d’un discours prononcé lors d’une réunion sur l’éducation des jeunes filles et des femmes au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’;éducation, la science et la culture (UNESCO), à Paris, en France.
« Je salue les efforts du Président (Boris) Tadic et du gouvernement serbe », a-t-il ajouté.
Arrêté par la police serbe, Ratko Mladic est notamment considéré comme responsable du massacre de milliers de musulmans bosniaques à Srebrenica en 1995.
Le Procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Serge Brammertz, a aussi salué l’arrestation de Ratko Mladic qui a été inculpé par le Tribunal le 25 juillet 1995 et qui a été en fuite pendant près de seize ans.
« Je salue l’arrestation de Ratko Mladic aujourd’hui en Serbie. J’attends les arrangements pour son transfert à La Haye où il va passer en jugement devant le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) », a dit M. Brammertz en saluant le travail des autorités serbes pour arrêter le fugitif.
« Nos pensées vont tout d’abord aux victimes des crimes qui ont été commis pendant les conflits en ex-Yougoslavie. Ces victimes ont enduré des horreurs inimaginables y compris le génocide perpétré à Srebrenica. L’arrestation de Ratko Mladic est également importante pour la population de l’ex-Yougoslavie. Nous croyons que cela peut avoir un impact sur la réconciliation dans la région », a-t-il ajouté.
Pour le Procureur, cette arrestation démontre « que les personnes responsables de violations du droit international humanitaire ne peuvent plus compter sur l’impunité ».
Parmi les charges qui pèsent sur l’ex-chef militaire figurent le meurtre de près de 8.000 hommes et garçons bosniaques musulmans à Srebrenica en 1995, le meurtre, la détention, le mauvais traitement de Bosniaques musulmans et de Bosniaques croates dans les zones sous contrôle de son armée en République serbe de Bosnie, le bombardement et les tirs par son armée visant des civils à Sarajevo et la prise en otage de Casques bleus en mai et juin 1995.