L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) apporte son aide à l’Irak et à la Syrie pour lutter contre la morelle jaune, une mauvaise herbe redoutable qui détruit les cultures en suçant l’eau et les nutriments du sol et dont les baies sont un véritable poison pour le bétail. De la famille de la tomate, originaire d’Amérique subtropicale, la morelle jaune (de son nom scientifique Solanum elaeagnifolium) plante ses racines très profondément dans le sol et possède des épines qui rendent son extraction à la main assez problématique pour les paysans.
plus de 60% des terres cultivées
Cette mauvaise herbe est probablement arrivée au Proche-Orient à la faveur de la mondialisation des échanges commerciaux, quelques semences ayant pu se trouver par hasard dans un conteneur ou dans des sacs de produits agricoles.
Elle se répand au Proche-Orient empruntant des voies diverses, notamment les camions ou les animaux de transport ou encore dans des sacs de semences de grains n’ayant pas fait l’objet d’un contrôle de qualité.
En Syrie, plus de 60% des terres cultivées et plantées principalement de blé et de cotonniers sont aujourd’hui infestées. La morelle jaune infeste aussi les oliveraies et risque de s’étendre prochainement à d’autres terres.
Dans le nord-ouest de l’Irak, on signale une infestation massive similaire tandis qu’au Liban et en Jordanie, la morelle jaune, apparue en plusieurs endroits, pourrait se répandre si rien n’est entrepris dans de brefs délais.
« Ce type particulier de mauvaise herbe livre aux cultures une concurrence farouche en accaparant les nutriments tandis que ses racines profondes ôtent au sol toute son humidité », indique Gualbert Gbèhounou, expert en mauvaises herbes de la FAO.
Autre motif de préoccupation : la prédominance de la morelle jaune réduit la biodiversité dans les zones infestées. Alors que dans son habitat natif d’Amérique subtropicale, cette mauvaise herbe a de nombreux ennemis naturels, il n’en va pas de même dans les régions qu’elle a envahies au Proche-Orient.
A la demande des gouvernements concernés, la FAO met en oeuvre un projet qui aide les agriculteurs à gérer la situation afin d’empêcher la morelle jaune de se répandre davantage dans les quatre pays précités.
« Nous voulons introduire une approche de gestion intégrée, c’est-à-dire une méthode qui ne se focalise pas sur les herbicides bien que nous puissions y avoir recours le cas échéant; nous testons plutôt des moyens de gestion alternative durable », précise M. Gbèhounou.
Photo GNU/Jean Tosti