Avant même sa sortie en salles, le 11 mai prochain (jour de l’ouverture du Festival de Cannes, par ailleurs), le film de Xavier Durringer et Patrick Rotman fait déjà du bruit.
Nous sommes en 2007, entre avril et mai. Le candidat à la Présidence de la République Nicolas Sarkozy est en pleine campagne. Et son ascension, c’est peu de le dire, n’est pas une partie de plaisir. Le spectateur navigue entre rivalités politiques (un Jacques Chirac mordant, un Dominique de Villepin plus que méfiant), problèmes sentimentaux et naissance de la peopolisation exacerbée de la vie politique.
Le long métrage fût difficile à produire, il y a par exemple une réelle menace que les parties concernées ne portent plainte pour diffamation.
D’ailleurs, le casting est composé d’une majorité de seconds rôles, pas de vedettes à l’écran pour la Conquête. Nicolas Sarkozy est interprété par Denis Podalydès, Jacques Chirac par Bernard le Coq, ou encore Cecilia Sarkozy (aujourd’hui Attias) par Florence Pernel.
Il s’agira là du deuxième film seulement sur un Président alors que celui-ci est encore en fonction, après le W. – L’improbable Président de Oliver Stone sur George W. Bush.
A noter que Patrick Rotman avait déjà réalisé Du jeune loup au Vieux lion, portrait d’un animal politique hors du commun en 2006, à propos du prédécesseur de Sarkozy à l’Elysée. Une satire, réalisée avec l’aide de Karl Zéro, qui s’était avérée (involontairement ?) plutôt touchante.
La bande annonce de La Conquête, dévoilée ce vendredi, laisse à penser que la brutalité et la haine passionnelle à ce niveau de l’échelle politique seront les sentiments prédominants. Un scénario bien crédible, et digne d’une tragédie grecque.