En pleine tempête sociale conséquence de la réforme des retraites, le gouvernement prépare le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011. Avec un objectif affiché : réduire les dépenses de santé et faire baisser le déficit de la sécurité sociale en réalisant quelques 2,5 milliards d’euros d’économies. Avec un axe : moins de remboursements. Et un risque : aggraver le mécontentement. Le journal économique les echos a présenté jeudi en avant première les pistes que souhaitent suivre le gouvernement.
1) le taux de remboursement des médicaments dont le service médical est considéré comme modéré passerait de 35 % à 30 %.
2) Le ticket modérateur : pourrait être relevé de 0,5 point. Une somme supplémentaire qui reste à la charge du patient pour les consultations de médecins, les actes de kinésithérapie ou encore d’infirmières.
3) la Sécurité sociale remboursera un peu moins bien certains actes réalisés à l’hôpital : ceux tarifés entre 91 et 120 euros.
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La réaction de la députée socialiste de Toulouse Catherine Lemorton, pharmacienne et membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales
« Comme il le fait avec les retraites, c’est encore vers les assurés qu’il va concentrer les recettes supplémentaires. Si, comme l’annonce le Gouvernement, les mesures de réduction des taux de remboursement pour certains médicaments, d’augmentation des consultations de médecins ou encore de certains frais d’hospitalisation seront « compensées par les complémentaires », il oublie de préciser que ces mêmes complémentaires augmenteront, dans le même temps, leurs tarifs.
Encore une fois le Gouvernement fait peser injustement sur les assurés des mesures qui ne régleront pas structurellement le problème du déficit. Encore une fois le Gouvernement oublie qu’il existe des droits fondamentaux et constitutionnels en France, comme notamment le droit à une santé de qualité pour tous. Encore une fois le Gouvernement ne dit pas la vérité et préfère faire assumer aux complémentaires des hausses qu’il aura directement provoquées.«